Accueil > Actualités > Cancer de la vessie chez le patient neurologique : où en est-on ?
Ajouter à ma sélection Désélectionner

Cancer de la vessie chez le patient neurologique : où en est-on ?

Cancer de la vessie chez le patient neurologique : où en est-on ?

Le cancer de la vessie est une complication de la vessie neurologique. Malgré des études et des prises en charges extensives de ce cancer, ses particularités chez les patients neurologiques demeurent quasi méconnues. La France est à l’avant-garde de ce combat particulier.

Les cancers de la vessie sont fréquents en France et représentent la 7ème cause de décès par cancer chez l’homme et la 10ème chez la femme. Sont particulièrement touchés, les patients avec une vessie neurologique, c’est-à-dire atteints d’une pathologie neurologique responsable d’une dysfonction de la vessie, telle que la sclérose en plaques, la spina bifida ou des lésions médullaires chroniques. Lorsque les tumeurs de la vessie (TV) interviennent dans ce contexte, elles sont souvent agressives et leur profil histologique est particulier. Les données sur le sujet sont encore jeunes et incomplètes et les recommandations ne sont pas encore reconnues universellement.

Trop peu d’informations pour des recommandations solides

Une revue de la littérature récente fait état des connaissances actuelles : les tumeurs de la vessie chez des patients neurologiques surviennent 20 ans plus tôt que les tumeurs dans des populations non neurologiques. Elles sont aussi plus agressives et le type épidermoïde est beaucoup plus présent. Dans 98% des cas, il s’agit de patients blessés médullaires avec une maladie neurologique qui peut évoluer sur plus de 25 ans. Ils doivent donc être suivis à très long terme.

Un suivi plus important de cette population spécifique et le développement de programme de recherche sont donc cruciaux. « La France est le seul pays qui entreprend des recherches sur cette thématique. » relevait le Dr Véronique Phé lors du Congrès Français d’Urologie 2017. Les découvertes sont encore jeunes.

Actuellement il n’y a donc pas de recommandation universelle sur la prise en charge de ces tumeurs. Des propositions pour la surveillance de patients à risque carcinologique dans le cadre de vessies neurologiques ont été émises par le GENULF (Groupe d’étude neuro-urologie de langue française). « Mais le sujet est controversé, ce n’est pas adapté à tous les pays. » expliquait le Dr Phé.

Une enquête nationale pour pallier le manque d’information

Une enquête nationale française avec les comités de neuro-urologie et de cancérologie (sous-comité vessie) de l’AFU a été lancée dernièrement pour pallier aux informations manquantes. « L’objectif est de savoir quel est l’état des lieux aujourd’hui en France concernant les TV chez les patients neurologiques. » expliquait le Dr Gilles Karsenty.

Dans un premier temps, les chercheurs ont utilisé des bases de données PMSI pour répertorier plus de 546 patients, mais les renseignements sur chaque cas étaient limités. Ils ont donc fait appel aux membres de l’AFU à travers un questionnaire. 93 patients ont ainsi pu être identifiés pour lesquels des informations détaillées ont été renseignées.

« C’est la plus grosse série contemporaine de cas de TV sur neuro-vessie » soulignait le Dr Karsenty. « Le PMSI aide pour l’épidémiologie brute mais la participation active des urologues par le biais de questionnaires a une pertinence et une puissance évidente. Il faudra cependant prolonger l’étude pour constituer une base de données nationale. »

Contenu protégé