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Cancer de la prostate métastatique d’emblée : Modifications des standards de traitement

Cancer de la prostate métastatique d’emblée : Modifications des standards de traitement

Les résultats de nouveaux essais thérapeutiques, rapportés à l’Asco 2017 (American Society of Clinical Oncology), ont démontré les bénéfices indubitables d’une hormonothérapie de deuxième génération dans le cancer de la prostate métastatique d’emblée. L’AFU met à jour ses recommandations pour consacrer une place de choix à ce traitement.

Les résultats d’une grande étude clinique sont venus bousculer la prise en charge du cancer de la prostate métastatique. Les patients atteints d’un cancer métastatique de la prostate étaient classiquement traités par hormonothérapie conventionnelle afin d’inhiber la fabrication de la testostérone par les testicules. Présentés à l’Asco 2017, les résultats des essais Latitude et Stampede montrent que l’ajout au traitement de référence d’une hormonothérapie de nouvelle génération, l’abiratérone (Zytiga®), qui empêche la production d’hormones androgènes par les glandes surrénales et les cellules cancéreuses elles-mêmes, améliore considérablement le pronostic des patients (survie globale et survie sans progression de la maladie) et l’ensemble des complications liées à la maladie.

Nouveau standard en première ligne

Ces résultats ont conduit la Commission européenne à étendre les critères d’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour l’abiratérone. La nouvelle a été annoncée par son fabricant, le laboratoire Janssen, le 20 novembre 2017. Déjà utilisée dans la maladie résistante à la castration, la molécule est maintenant homologuée dans le cancer de la prostate « hormonosensible à haut risque nouvellement diagnostiqué chez l’homme adulte », en combinaison avec la privation androgénique.
« Nous avons désormais l’AMM mais pas encore le prix : il va falloir attendre la négociation du remboursement pour pouvoir prescrire dans cette indication », précise le Pr Pierre Mongiat-Artus, secrétaire général adjoint de l’AFU.
Prenant acte de ces nouvelles données, le Comité de Cancérologie de l’AFU (CCAFU) met à jour ses recommandations. « L’abiratérone remonte en première ligne quand le cancer de la prostate est diagnostiqué d’emblée avec des métastases et que la situation est considérée à haut risque », explique le Pr Mongiat-Artus. Les données militent en faveur d’un bénéfice large de l’abiratérone en première ligne.

La chimiothérapie toujours d’actualités

A l’heure actuelle plusieurs études évaluant la place de la chimiothérapie, dont le docétaxel, dans le cancer de la prostate sont également en cours. Il sera donc important de déterminer les places respectives de l’abiratérone et du docétaxel pour les patients éligibles à la chimiothérapie.
« Le bénéfice en survie semble similaire pour les deux traitements », indique le Pr Mongiat-Artus. Si la balance bénéfices-risques semble plutôt en faveur de l’hormonothérapie, bien tolérée, il sera impossible de trancher concrètement en faveur d’une thérapie sans une étude de comparaison.

En tout état de cause, l’AFU invite la communauté des urologues à s’emparer de cette nouvelle indication pour leurs patients et de continuer à travailler en collaboration étroite avec les oncologues médicaux.

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