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31 mai 2018 : Journée mondiale sans tabac

Comme chaque année depuis 1987, le 31 mai est la Journée mondiale sans tabac. Organisée à l’initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette journée permet de rappeler les dangers du tabac sur la santé. Le site Urologie-sante.fr met l’accent sur les risques encourus par les fumeurs, notamment en matière d’urologie.

Le tabac tue et lorsqu’il ne tue pas, il provoque des affections et maladies qui peuvent être lourdement invalidantes. Selon l’OMS, le tabac représentera en 2020 la première cause de décès et d’incapacité et concernera plus de 10 millions de victimes chaque année. Afin de réduire les risques sanitaires et les risques associés, l’OMS plaide en faveur de politiques de prévention musclées destinées à inciter à la réduction de la consommation de tabac et si possible à son arrêt total. La Journée mondiale sans tabac 2018 aura pour thème : le tabac et les cardiopathies. La lumière sera faire sur deux points majeurs :

  • le lien entre le tabac et les cardiopathies et autres maladies cardiovasculaires, y compris les accidents vasculaires cérébraux, qui ensemble constituent la principale cause de décès dans le monde,
  • les actions réalisables ainsi que les mesures que les publics principaux, y compris les gouvernements, peuvent prendre pour réduire les risques pour la santé cardiaque que pose le tabac.

Cardiopathies coronariennes, accidents vasculaires cérébraux, maladies vasculaires… le tabac est responsable de nombreux maux et tue plus que bien d’autres causes de décès. On parle même d’une épidémie mondiale qui tuerait plus de sept millions de personnes chaque année. La prévention passe par les professionnels de santé qui ont un rôle majeur de conseil à jouer auprès de leurs patients. En leur proposant diverses méthodes de sevrage, le médecin peut aider le patient à modifier ses comportements face au tabac, diminuer sa consommation voire, lui proposer des solutions efficaces pour arrêter totalement. S’il touche la santé cardiovasculaire, le tabac est également très mauvais pour notre système urologique.

A. Les cancers urologiques liés au tabac

Les tumeurs urothéliales comme le cancer de la vessie et de la voie excrétrice du haut appareil urinaire

Le tabagisme est le facteur déclenchant le plus important du cancer de la vessie. Chez l’homme, 50 % des cancers de la vessie sont dus à la consommation de tabac et 40 % chez la femme. D’autres facteurs comme l’exposition professionnelle à des produits chimiques, l’exposition à des rayonnements, l’irritation chronique de la vessie ou l’existence d’anomalies congénitales de la vessie peuvent favoriser la survenue de cette pathologie. Cigarette, cigare ou pipe, le tabac en demeure la cause principale. Un fumeur a environ trois fois plus de risques de développer un cancer de la vessie qu’un non-fumeur.  Toutes les substances toxiques du tabac transitent en effet par la vessie. Le risque de développer ce type de cancer dépend de l’âge auquel le patient a commencé à fumer, du nombre d’années où il a fumé et de la quantité de tabac consommée. Selon les chiffres de l’Institut national du cancer, l’augmentation du nombre de cancers de la vessie au fil des ans serait en partie explicable « par l’évolution du conditionnement des cigarettes et l’introduction de certains additifs qui sont de plus en plus toxiques ». Ainsi, fumeurs et anciens fumeurs sont beaucoup plus susceptibles de développer un cancer de la vessie que les personnes qui n’ont jamais fumé.

Le cancer du rein (carcinome rénal à cellules claires)

Le tabac a également une forte incidence sur le cancer du rein. Comparé à un non-fumeur, un fumeur aura 1,5 fois plus de risques de développer un cancer du rein. En 10 à 15 ans d’arrêt de consommation de tabac, le risque d’avoir ce cancer diminue de 25 à 30 %. Selon les recommandations AFU 2016 – 2018, les deux principaux facteurs de risque du cancer du rein sont le tabagisme et l’obésité.
Mais l’hypertension artérielle et l’insuffisance rénale chronique favorisent également l’apparition de cette maladie. Les patients atteints d’une insuffisance rénale chronique ont un risque augmenté jusqu’à 10 fois supérieur à celui de la population générale, avec des atteintes fréquemment bilatérales et/ou multifocales.
Avec 11 573 nouveaux cas estimés en 2012 dont 67 % survenant chez l’homme, le cancer du rein se situe au 7ème rang des 19 localisations examinées. Le taux d’incidence standardisé est de 14,5 chez l’homme et de 5,8 chez la femme, soit un rapport hommes/femmes de 2,5. Avec 3 957 décès, dont 67 % chez l’homme, ce cancer se situe au 9ème rang des décès. Le taux de mortalité standardisé est de 4 chez l’homme et de 1,4 chez la femme.

B. Les autres problèmes urologiques liés au tabagisme

La dysfonction érectile

Autre conséquence du tabagisme sur le plan fonctionnel, la dysfonction érectile chez l’homme. Elle est associée à l’arthéropathie oblitérante pouvant entrainer des Accidents vasculaires cérébraux (Avc), des Infarctus du myocarde (IDM) ou un Anévrisme de l’aorte abdominale (AOMI), dont elle serait un évènement « avant-coureur ». Le tabagisme en est l’un des facteurs de risques principaux, associé aux autres facteurs de risques tel que l’HTA, le diabète, le surpoids ou l’hypercholestérolémie. Il a été démontré que « La mise en évidence de troubles érectiles représente donc une excellente opportunité pour effectuer un bilan de santé, car plus d’un tiers des patients ayant une DE ignorent leur problème de santé sous-jacent et les prendre ainsi en charge s’inscrit dans une véritable démarche de médecine préventive. ».

Les retards de cicatrisation

Le tabagisme est reconnu comme un facteur délétère aux phénomènes physiologiques de cicatrisation. Ce problème est souligné dans les fiches d’information pré opératoires de l’AFU. Il est recommandé l’arrêt du tabagisme dans les 6 à 8 semaines qui précèdent une intervention chirurgicale : « Fumer augmente le risque de complications chirurgicales de toute chirurgie. Arrêter de fumer 6-8 semaines avant l’intervention élimine ce risque supplémentaire. Si vous fumez, parlez-en à votre médecin, votre chirurgien et votre anesthésiste ou appelez la ligne Tabac Info Service au 3989 pour vous aider à réduire les risques et mettre toutes les chances de votre côté »

Sources :

Pour en savoir plus sur la Journée mondiale sans tabac 2018
Site de l’Organisation mondiale de la santé : http://www.who.int/campaigns/no-tobacco-day/2018/event/fr/

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